Le Site archéologique

Situé à 8 kilomètres à peine de la vallée de la Dordogne, juste au nord de Gourdon, le gisement du Piage fait partie d’un ensemble de grottes et d'abris s’ouvrant – comme c’est classique dans la région - à la base d’une imposante falaise de calcaire coniacien.

 

Reconnu dès le début du XXe siècle, et scientifiquement fouillé entre 1958 et 1968 par Fernand Champagne et René Espitalié, il a livré une séquence archéologique fondamentale en ce qui concerne le début du Paléolithique supérieur, c'est-à-dire la période où les Néandertaliens sont remplacés, en Europe occidentale, par des Hommes anatomiquement modernes.

 

A la suite d’une première publication en 1981, le site fut rendu célèbre pour deux raisons :

 

         - On y a découvert une des plus riches collections au monde d’Aurignacien ancien (aujourd'hui renommé en protoaurignacien), culture réputée comme la trace des nouveaux arrivants « modernes » en Europe.

       - La partie Nord du site a livré une interstratification entre des niveaux archéologiques attribués aux derniers néandertaliens (le Châtelperronien) d’une part, aux plus anciens Hommes anatomiquement modernes d’autre part. Cette configuration stratigraphique rare avait été interprétée comme la preuve la plus convaincante de la contemporanéité des deux populations en Europe de l’Ouest, laissant ainsi ouverte la possibilité de leur rencontre.

 

Suite à la thèse de Jean Guillaumes Bordes en 2002, démontrant que l'intertrastification du site était due à une transformation naturelle du terrain et non de l'occupation simultanée des deux cultures.

Cela amènera à une reprise des fouilles en 2004, sous la conduite de Jean-Guillaume Bordes (Université Bordeaux 1) et Foni le Brun-Ricalens (Musée National d’Histoire et d’Art du Luxembourg).